Produire plus, polluer moins : comment les Pays-Bas ont fait de la croissance verte une réalité

La croissance verte en tant qu’état d’esprit

L’histoire des Pays-Bas est intrinsèquement liée à la lutte contre les défis environnementaux, notamment à son rapport à l’eau. En effet, le besoin de gérer l’élément eau a, dès le Moyen Âge, favorisé le développement de technologies d'avant-garde et ainsi façonné un état d’esprit tourné vers l'innovation.  

Il a été communément admis dans le royaume qu’il est possible de créer une société où les gens et la nature peuvent prospérer ensemble. C’est l’idée même de croissance verte dont les Pays-Bas se sont saisis, et qui trouve forme dans le “ministère du climat et de la croissance verte”. 

Le succès des Pays-Bas dans le domaine des technologies vertes est en grande partie dû, elle aussi, à l’application du modèle de la triple-hélice. Cette approche liée aux partenariats public-privé permet aux entreprises, aux instituts de recherche et aux décideurs politiques de travailler ensemble vers des objectifs communs. 

La volonté politique engendre les opportunités économiques

Le gouvernement a présenté une nouvelle feuille de route pour sa politique de transition énergétique en septembre dernier. Les objectifs affichés sont clairs : renforcer la prospérité et la croissance du pays tout en devenant moins dépendants pour l’approvisionnement en énergie et en matières premières. 

Les points importants de cet accord de coalition visent à : produire de l’énergie durable et abordable, s’engager en faveur du nucléaire, moderniser le réseau électrique, décarboner l’industrie, et ainsi atteindre les objectifs climatiques fixés. Ces objectifs représentent des opportunités économiques considérables.

Aller plus loin pour croître vert

De nombreuses pistes sont explorées pour atteindre les objectifs climatiques. Par exemple, les Pays-Bas peuvent multiplier les initiatives de capture de CO2, à l’instar du projet Porthos à Rotterdam. D'un montant de 1,3 milliard d'euros, il devrait capturer 2,5 millions de tonnes de CO2 par an à partir de 2026.  

Il est possible de coupler cette capture artificielle au stockage naturel. À cet effet, il est déjà prévu d’augmenter le stockage du carbone dans les forêts et les zones humides de 400 à 800 kilotonnes d’équivalent CO2 d'ici 2030. La stratégie forestière néerlandaise prévoit le boisement, le reboisement et l'agroforesterie pour améliorer le stockage de carbone. 

Dans le secteur de la construction, les mesures visant à réduire davantage les émissions se concentrent sur l'isolation durable de 2,5 millions de logements, le chauffage urbain bas carbone, les pompes à chaleur hybrides et le biogaz. 

Concernant l’énergie, le renouvelable demeure la pierre angulaire des efforts des Pays-Bas en matière de durabilité. Les parcs éoliens offshore en mer du Nord sont parmi les plus ambitieux au monde. L’énergie solaire connaît elle aussi une croissance considérable. Au total, la part des énergies renouvelables dans la consommation aux Pays-Bas a atteint 17,4 %, en 2023.

Objectifs écologiques manqués : des opportunités à la clé

Malgré ces politiques publiques et un état d'esprit volontariste, les Pays-Bas ont de grandes chances de rater leurs objectifs climatiques. En effet, les prévisions de l’agence environnementale PBL d'octobre 2024 concluent que les Pays-Bas atteindront une réduction des émissions de GES de 45 % à 52 % d'ici 2030 : moins que l'objectif de 55 % fixé dans la loi sur le climat

Concernant la circularité de l’économie, le PBL montre qu’en 2022, les Pays-Bas ont réduit leur utilisation de matières premières de seulement 8% par rapport à 2016. Bien loin des objectifs fixés. D’autant plus que ces réductions sont davantage imputables à des événements externes, tels que le coronavirus, la guerre en Ukraine et la hausse des prix, qu’à une réelle transformation de l’économie.

En somme, les Néerlandais veulent et doivent aller plus loin dans leur transition environnementale. Pour ce faire, le royaume est absolument ouvert aux solutions vertes étrangères. Vous l’aurez compris, les perspectives pour le secteur des technologies vertes sont bonnes. 

La CCI France Pays-Bas est là pour accompagner les entreprises proposant des solutions circulaires ou bas-carbone dans leur développement aux Pays-Bas.


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