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Les grandes tendances de la consommation alimentaire aux Pays-Bas

 

 

 

Plus de temps passé à la préparation des repas ?

La crise sanitaire et les restrictions imposées ont encouragé les ménages néerlandais à passer plus de temps à cuisiner et à la préparation des repas.

Au 3e trimestre 2021, les Néerlandais avaient passé 82% de temps supplémentaire à cuisiner par rapport au 3e trimestre 2020. Et cette tendance semble se poursuivre après la fin des confinements successifs, probablement du fait du développement du télétravail, d’après une enquête menée par HelloFresh auprès de ses clients.

En 2021, le dîner était cuisiné à la maison 5,5 fois/semaine.

Ces chiffres sont cependant contredits si l’on regarde à plus long terme. Le FSIN (FoodService Instituut Nederland) monitore les habitudes de consommation alimentaire aux Pays-Bas depuis 2003 et observe un déclin notable du temps passé à cuisiner et une augmentation des livraisons à domicile de plats tout prêts. L’institut s’attend à une augmentation de l’offre et de la demande pour des repas individuels prêts à consommer : autant pour les plus jeunes que pour les personnes âgées seules.

Ce qui change en revanche, c’est l’attention portée par les consommateurs à la qualité des produits et à leur diversité.

 

La production de protéines en pleine transition

28% des Néerlandais souhaitent une alimentation sans viande et 15% d’entre eux souhaitent que le gouvernement interdise les abattoirs. C’est ce que montre une étude réalisée par Kieskompas et la Vrije universiteit d’Amsterdam. Et 60% souhaitent voir la fin des fermes intensives qui sont implantées aux Pays-Bas.

19% des Néerlandais ont participé cette année à la semaine sans viande et sans produit laitier dont c’était la 5e édition. Ce chiffre peut sembler bas, mais c’est le plus élevé depuis le lancement de cette initiative qui cette année ajoutait les produits laitiers à la traditionnelle semaine sans viande.

Ce résultat ne fait que confirmer les changements dans l’alimentation des Néerlandais.

75% des personnes ayant participer à cet événement disent qu’ils vont réduire leur consommation de produits laitiers et 87% leur consommation de viande. Quand on connaît l’importance des produits laitiers dans l’alimentation néerlandaise, ces chiffres sont encore plus parlants.

Les substituts aux protéines animales semblent donc avoir le vent en poupe.

S'y ajoute l’attention croissante portée par les consommateurs à la durabilité et à l’origine des plantes. Traditionnellement d’origine sud- et nord-américaine et issues du soja, les protéines végétales sont aussi maintenant issues de plantes cultivées aux Pays-Bas ou en Europe. Que cela soit pour des substituts de viande comme en propose la société ME-AT qui fabrique par exemple des steaks végétariens ou la production de farines d’insectes ou de farines de protéines végétales comme le propose les sociétés françaises Ÿnsect et Inveja présentent aux Pays-Bas. 

8 tendances consommation qui peuvent vous ouvrir le marché néerlandais

Pour Jan-Willem Grievink, fondateur et ancien directeur du FSIN ((FoodService Instituut Nederland), la façon dont les Néerlandais consomment et achètent l’alimentation est en train de vivre des changements radicaux.

Il relève 8 tendances principales :

  • La commodité est un aspect essentiel de la consommation alimentaire.
  • Les achats et la préparation doivent être une expérience agréable.
  • La santé, tant pour la développer que la conserver, est un focus important pour les consommateurs.
  • Les consommateurs sont de plus en plus attirés par la cuisine venue d’ailleurs mais paradoxalement, ils prêtent attention au fait qu’elle soit fabriquée au coin de la rue (la tendance « glocal » pour global et local)
  • L’alimentation, la nourriture doit être aussi « pure » que possible, avec moins d’additifs ou de conservateurs, ce qui signifie qu’elle est plus rapidement périssable. Ceci a une influence sur toute la chaîne logistique des supermarchés et des producteurs.
  • La circularité à laquelle les consommateurs prêtent attention a quant à elle un impact sur tout le packaging.
  • L’image des entreprises de l’industrie agro-alimentaire est importante pour les consommateurs qui veulent pouvoir faire la promotion de leur style de vie grâce à l’image de leur consommation. Et cette tendance est valable pour les vegans comme pour les carnivores.
  • Et enfin, la sécurité alimentaire est au centre de toutes les préoccupations.

     

Les prix seront-ils un facteur de l’évolution de la consommation ?

Les prix de l’alimentaire ont augmenté en moyenne de 9,4% entre mai 2021 et mai 2022. Le prix de la viande a augmenté de 10,4%.

En 2021, 50 scientifiques avaient appelé à l’augmentation des prix de la viande pour en limiter la consommation et avoir ainsi un impact sur la transition écologique.

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact global de l’inflation sur les changements d’habitudes alimentaires à long terme mais une étude menée par le RIVM et la Vrije universiteit Amsterdam a montré que le prix jouait un rôle dans la consommation de viande s’il est accompagné d’informations sur l’impact écologique de sa production.

Les personnes sondées, réparties en 3 groupes, achetaient de la viande soit en ayant une information sur le coût écologique de la production de viande, soit sans information mais avec un prix augmenté, soit avec un mix des deux.

Les résultats montrent que les personnes confrontées au prix élevé et à l’information ont consommé 36% de viande en moins sur la semaine alors que les 2 autres groupes ne changeaient quasiment pas leurs habitudes de consommation.


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