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La « Tweede Kamer » (Assemblée Nationale néerlandaise) veut plus d'énergie d’origine hydraulique

La « Tweede Kamer » s'est fixée pour objectif de produire 100 mégawatts d'électricité à partir de l'énergie des vagues et des marées d'ici 2025.

Les trois motions votées début juillet par la « Tweede Kamer » vont dans le sens des objectifs fixés par la Commission Européenne. Cette dernière s'est fixée pour objectif de produire 100 mégawatts d'électricité à partir de l'énergie des vagues et des marées d'ici 2025.
Aux Pays-Bas, le secteur peut atteindre 30 mégawatts
, le déterminisme dont font preuve les représentants du peuple néerlandais avec ces trois motions, en plus de répondre aux besoins électriques du pays, est aussi un atout pour l’économie. En effet, ce secteur est innovant, bon pour les économies locales et de plus, offre des possibilités d'exportation intéressantes.

 

Les inondations dramatiques qui ont frappé le Limbourg, l'Allemagne et la Belgique soulignent ce que nous savons en fait depuis longtemps : si nous n’agissons pas fortement aujourd’hui, notre monde se dirige vers un avenir de catastrophes climatiques similaires et plus fréquentes. La situation est particulièrement précaire pour les Pays-Bas puisque les deux tiers du pays se trouvent sous le niveau de la mer. Début juillet, la « Tweede Kamer » (assemblée nationale) a adopté trois motions demandant au gouvernement d'investir davantage dans l'énergie tirée de l'eau. Les startups qui s'y essaient déjà sont satisfaites de ce développement.

 

L'énergie provenant du mouvement de l'eau

Parmi les actions concrètes positives, la production d’énergie à partir de l’eau peut-être un moyen  d’aider à satisfaire les besoins énergétiques du pays à partir d’une source durable. En effet, il est possible de produire de l'électricité à partir, entre autres, de l'énergie contenue dans le mouvement de l'eau des rivières, des vagues ou des marées. Quelques jeunes entreprises s'y essaient déjà ; par exemple, la start-up frisonne SeaQurrent, qui développe un cerf-volant sous-marin convertissant l'énergie marémotrice en électricité. L'entreprise teste actuellement son innovation sur Ameland, une île du nord des Pays-Bas. L'énergie tirée de l'eau ne représente actuellement que quelques pour cent de l'approvisionnement en énergie verte aux Pays-Bas. Cependant, un rapport de 2019 de la Fondation pour la recherche appliquée en gestion de l'eau a montré que ce pourcentage pourrait atteindre 10 %.


Motions adoptées

Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas été très enthousiaste à l'égard de l'énergie hydraulique, car elle reste plus chère que l'énergie éolienne et solaire. Le 8 juillet, la Tweede Kamer a adopté trois motions demandant au gouvernement d'investir dans l'énergie hydraulique.

  • La première motion adoptée oblige le gouvernement à étudier davantage cette forme d'énergie durable. Si cette dernière peut être appliquée de manière "rentable", le gouvernement doit envisager d'utiliser cette forme d'énergie comme un élément constitutif de l'accord sur le climat qui met en place la politique gouvernementale dans ce domaine.
  • La seconde oblige le gouvernement à s'engager dans un programme d'innovation pour la production d'énergie à partir de l'eau. Des projets de démonstration à grande échelle doivent être mis en place et le gouvernement doit attirer des fonds européens pour cela.
  • La dernière motion veut que le gouvernement fasse des recherches sur le rendement potentiel d'un barrage énergétique en mer appelé Dynamic Tidal Power. Cette technique pourrait potentiellement satisfaire la moitié des besoins en électricité actuels.
     

 



Secteur jeune

Le fait que ces trois motions aient été adoptées, enthousiasme Sander des Tombe. Il travaille pour l'association professionnelle de l'énergie Ocean Energy Europe (OEE). Il est actuellement en poste au Dutch Marine Energy Centre (DMEC), un accélérateur basé à Scheveningen pour les jeunes entreprises qui tirent leur énergie de l'eau. Il s'agit d'un secteur très jeune, avec de nombreuses start-ups dans tous les Pays-Bas.
L'énergie éolienne et l'énergie solaire sont déjà des projets et des techniques assez avancés, mais ici nous avons encore plus affaire à l'aspect innovation.

Selon M. Des Tombe, les Pays-Bas sont un excellent pays pour la production d'énergie à partir de l'eau. On y trouve des entrepreneurs, des instituts de recherche et un secteur qui était autrefois axé sur le pétrole et le gaz, mais qui est désormais à la recherche de nouveaux marchés. En outre, les Pays-Bas étant très orientés vers l'exportation, ils peuvent également commercialiser ces technologies à l'échelle internationale.
 

Une approche intégrée est nécessaire

Toutefois, M. Des Tombe estime que le régime de subvention pour ce type de start-up devrait être simplifié. Il ne s'agit pas nécessairement de gagner plus d'argent. Il s'agit plutôt d'avoir une approche intégrée, où l'argent ne provient pas de toutes sortes de pots mais d'une seule source. À l'heure actuelle, l'énergie tirée de l'eau est encore considérée comme un produit "croisé", note M. Des Tombe. Parfois, elle relève des régimes de subventions pour l'énergie, parfois de ceux pour l'eau. Il faut faire plusieurs demandes pour cela, ce qui prend du temps supplémentaire, selon Des Tombe. « Cela vous rend aussi moins prioritaire, chacun se renvoyant la balle ». Il souligne également que le gouvernement doit délivrer activement des autorisations pour le secteur et désigner des sites pour expérimenter l'énergie provenant de l'eau. La Commission européenne s'est fixée pour objectif de produire 100 mégawatts d'électricité à partir de l'énergie des vagues et des marées d'ici 2025.
Aux Pays-Bas, le secteur peut atteindre 30 mégawatts, mais il faut des permis, des emplacements et un secrétaire d'État qui dise : "Oui, nous le voulons". En plus de répondre aux besoins électriques, ce déterminisme est intéressant pour le pays car ce secteur est innovant, bon pour les économies locales et offre des possibilités d'exportation. Des Tombe explique que ce type de système est également pratique : il peut facilement être intégré dans des ponts, des barrages ou des parcs éoliens offshore.
 

Opportunités pour les Pays-Bas

M. Des Tombe reconnaît que 30 mégawatts en 2025, ce n'est pas beaucoup, « mais c'est parce que la technologie est encore en phase de développement. A terme, elle pourra apporter une contribution très pertinente au mix énergétique des provinces côtières. En Zélande, elle pourrait même représenter 100 % de l'approvisionnement en énergie. Au niveau national, elle ne représentera qu'une petite partie du bouquet énergétique, mais au niveau mondial, nous pouvons ouvrir un nouveau marché. Il y a donc des opportunités pour les Pays-Bas »

 


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