Veille Transport - Logistique

La logistique néerlandaise est innovante, résiliente et de premier rang

Avec plus de 244 millions de consommateurs dans un rayon de 1000 km et des infrastructures logistiques de premier ordre, les Pays-Bas sont la porte d’entrée de l’Europe. 
Les hubs comme le port de Rotterdam (1er port d’Europe) et l’aéroport Schiphol d’Amsterdam (3ème aéroport d’Europe), sont deux des nombreux atouts qui font que le secteur logistique représente plus de € 250 milliards et plus de 2,3 millions d’emplois, aux Pays-Bas (en 2017). Toutefois, la crise sanitaire mondiale vient interférer avec la stabilité dont ce secteur a besoin pour prospérer. Dans cet article, nous nous intéresserons aux conséquences de la crise sanitaire sur le secteur ainsi qu’à son futur. 
 

Un secteur qui définit l’économie des Pays-Bas

Les Pays-Bas sont un centre du commerce mondial depuis de nombreux siècles. Le pays est situé à la croisée de chemins de grands centres urbains (Randstad, Ruhr, Londres, Paris, Lille, Francfort, Anvers, Bruxelles, Copenhague …) et occupe une place privilégiée en tant que plate-forme logistique pour le transport de marchandises vers l'arrière-pays européen. 

Grâce, entre autres, à des investissements dans l’innovation durable, le secteur néerlandais de la logistique a pour objectif de rester une référence de ce secteur. Les infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, fluviales, aéroportuaires et digitales sont donc de haute qualité et optimisées pour servir des ambitions européennes et mondiales. Il y a, par exemple, la “Betuweroute”, un chemin de fer de fret à double voie qui relie le port de Rotterdam au réseau ferré allemand et, plus particulièrement, à la Rurh, ou encore un système fluvial qui permet de relier l’Europe aux centres logistiques des Pays-Bas.  La logistique joue un rôle crucial pour pratiquement tous les autres secteurs, du transport des matières premières aux produits finis et, est au centre du savoir-faire néerlandais.  
 

Conséquences du COVID-19 sur le secteur de la logistique aux Pays-Bas

Pendant un webinaire organisé par Holland International Distribution Council (HIDC), qui représente et promeut le secteur logistique, nous avons pu recueillir les premiers constats des effets de cette crise sur le secteur.  

Emile Hoogsteden, Vice-Président Containers, Breakbulk & Logistics au port de Rotterdam a félicité la réactivité de la chaîne logistique néerlandaise au début de la crise sanitaire. Le gouvernement a immédiatement déclaré le port de Rotterdam et les activités annexes comme vitaux pour le bon fonctionnement de la société. Cela a permis de maintenir l’activité tout en s’adaptant à la conjoncture. Le port de Rotterdam a par exemple mis en place un groupe de pilotage pour assurer la continuité des différents services. Ainsi, selon Emile Hoogsteden, le nombre total des escales des navires allant en mer ne connaît pas une baisse significative par rapport à l’année dernière. Ils ont même enregistré une augmentation du nombre de bateaux de navigation intérieure au port de Rotterdam. 
 

Bart Pouwels, Head of Cargo à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam, a partagé quelques statistiques concernant l’augmentation du fret aérien ces derniers mois. Ce dernier représente plus de € 2,5 milliards de valeur ajoutée économique pour la région d’Amsterdam. Malgré le fait qu’il y a 92% moins de vols passagers par rapport à l’année dernière, il y a une augmentation notable du fret aérien avec une croissance de 106% ces derniers moisCela représente une augmentation de +34% depuis le début de l’année. En temps normal, il y a 250 vols de fret par semaine, cela a augmenté à 350 vols par semaine avec la crise sanitaire. Pour répondre à cette hausse, beaucoup d’avions de ligne ont été temporairement reconvertit en avions de fret. 

Cette continuité de l’activité et cette réactivité se retrouve dans l’organisation de toute la chaine d’approvisionnement, et le savoir-faire français dans ce secteur, comme dans d’autres, peut être hautement apprécié des professionnels néerlandais. Hardis Group est l’une de ces sociétés hexagonales qui a su devenir un acteur de référence aux Pays-Bas. Leur solution WMS Reflex a été choisie par LA plate-forme de vente en ligne néerlandaise Bol.com et continue de se faire une place sur ce marché exigeant. 
 

Témoignage Hardis Group

La crise semble accélérer les tendances qui se dessinaient avant celle-ci...

Hardis Group, un membre du Club Affaires de la CCI France Pays-Bas, est un éditeur de logiciels pour de multiples secteurs dont la logistique via son WMS (Warehouse Management System) Reflex. Nous avons contacté Cécile Arnaud, Directrice du Développement International chez Hardis Group. 

« Jusqu’à présent, l’impact du Covid sur nos affaires aux Pays-Bas a été limité : la dynamique commerciale est restée bonne, nous avons signé des affaires juste avant le confinement, par exemple avec Denkavit, producteur mondial d'aliments pour jeunes animaux d'élevage, et les projets d’implémentation de notre logiciel de gestion d’entrepôt Reflex WMS ont continué. Aussi, nous comptons beaucoup de clients 3PLs ou dans le e-commerce qui sont restés actifs, voire ont connu une augmentation de leur activité, comme par exemple bol.com. 

Cette crise a mis en lumière la criticité de la supply chain mais aussi les faiblesses de certains modèles. Elle a également fait évoluer certains comportements d’achat : beaucoup de consommateurs se sont tournés vers le e-commerce. 

Par conséquent, les magasins accélèrent la mise en place de services de type Click & Collect, Ship from Store ou Drives, voire se transforment en véritables hubs logistiques urbains ou Dark Stores pour optimiser la préparation de commandes e-commerce. 

Nous avons lancé il y a trois ans une solution conçue pour la logistique des points de vente, Reflex In-Store Logistics, convaincus que les magasins devaient avoir une visibilité temps réel et fiable de leurs stocks pour délivrer une expérience omnicanale satisfaisante. 

Nous accélérons actuellement sur ce sujet pour mieux accompagner les retailers dans leur transformation. » 

 

Témoignage  Share Logistics

Share Logistics cherche à limiter l’impact sur la supply chain

Share Logistics, membre du Club Affaires de la CCI France Pays-Bas, fournit des services de fret maritime et aérien international pour toutes les marchandises. Nous avons contacté Nathan Mousset, chargé des opérations chez Share Logistics.  

« Malgré la situation actuelle, la consommation de produits alimentaires, d’hygiène et de santé ne diminue pas. Nous pouvons par exemple noter la croissance des importations de biens sanitaires, masques, équipements de dépistage. A cause de l’urgence sanitaire, nous constatons une forte augmentation des affrètements exceptionnels de vols charter à destination d’Europe. L’approvisionnement de biens périssables et des équipements de culture en serre (Green house Buildings Logistics) a continué son développement. A contrario des secteurs d’activités mentionnés ci-dessus les fermetures d’usines et de zones d’activités industrielles ont ralenti les flux de transport liés à l’exploitation et au traitement des hydrocarbures et la production et l’assemblage de pièces détachées.  

Ces dernières tendances mettent en avant la nécessité de pouvoir approvisionner de façon continue les consommateurs. L’approvisionnement est rendu difficile à cause d’un manque de navires ; conséquence de leur immobilisation prolongée. Nous nous efforçons donc de trouver des solutions au ralentissement des opérations logistiques. De plus la pérennité de certaines entreprises est mise en danger, il est donc important de pouvoir anticiper ces transformations afin de suivre et conseiller nos partenaires. Pour limiter l’impact sur les futures opérations et les risques liés aux paiements, il est nécessaire d’adapter les montants et les délais de crédits en fonction du contexte. Afin de s’assurer contre un marché plus volatil, le réseau WCA (World Cargo Alliance) assure une fiabilité dans les échanges et également de nouvelles opportunités.   

Sur le court et moyen terme, il sera certainement intéressant de comprendre et anticiper les nouvelles tendances à venir, faire preuve de réactivité, de flexibilité et s’entourer d’un réseau fort de professionnels. D’autre part, la diversité des services proposés par Share Logistics représente un réel atout dans un cadre de travail de plus en plus sensible au contexte mondial et dans lequel les entreprises, les économies se retrouvent indubitablement interdépendantes. » 

 

Les regards du secteur logistique néerlandais sont déjà portés vers le futur


Malgré le contexte actuel, les prévisions montrent que le commerce mondial va continuer son expansion. Il est donc nécessaire que la logistique soit aussi durable et efficace que possible. De nombreuses nouvelles mesures ont été mises en œuvre pour réduire les émissions de CO2 produites par le secteur, telles que les véhicules de livraison hybrides pour les zones urbaines et les navires utilisant l'électricité de quai lorsqu'ils sont au port. La croissance du secteur n’aura lieu qu’en intégrant ces impératifs.

L'avènement du « internet of things » et de l'internet mobile ont rendu possible l'interconnectivité. Influencée par la crise sanitaire, cette tendance va s'intensifier. La chaîne d'approvisionnement classique, qui implique des flux de marchandises standard entre l'expéditeur (fabricant/producteur) et le destinataire (grossiste et détaillant), sera remplacée par un réseau dans lequel chacun peut agir au nom de tous les membres de la chaîne. Toutes les capacités disponibles, tant privées que professionnelles (tous et chacun), seront utilisées pour acheminer les biens jusqu'au consommateur (All to Consumer). Chaque produit trouvera son propre chemin jusqu'au client final c’est une des tendances clairement visibles dans le témoignage de Hardis Group. 

Cette conclusion ne prend en compte que quelques tendances du secteur logistique néerlandais. Ce secteur est en constante évolution afin d’être plus efficace et de livrer le bien en temps et en heure. L’innovation est parfois utilisée pour palier à des externalités conjoncturelles comme une crise sanitaire, les outils permettant le télétravail en sont un exemple. C’est cette même vision sur le long terme, cette capacité à investir et se projeter dans le futur qui permet aujourd’hui à ce secteur vital des Pays-Bas de s’adapter au mieux à la situation actuelle.


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