Santé

Bien-être au travail aux Pays-Bas : des tensions malgré une culture du travail plus ouverte

Bien-être au travail et engagement des salariés sont liés. Plusieurs études l’ont montré.  

Une méta-analyse (analyse d’un grand nombre d’études) l’a démontré en 2019 en compilant les résultats de 339 études concernant 1,8 million de personnes. Cette étude conclut que les résultats de l’entreprise sont fortement corrélés au bien-être des salariés. 

Si les Pays-Bas aiment se présenter comme le pays des gens heureux, au travail comme dans la vie, les chiffres donnent une image un peu différente. 

En 2020, 1,3 million de personnes se sont plaintes de symptômes d’épuisement professionnel (burnout), soit environ 17% de la population active.  

37% des salariés néerlandais expliquent que le stress au travail est la raison de leurs absences.  

40% des salariés pensent qu’il est important de prendre des mesures contre le stress au travail.  

En 2021, les salariés néerlandais ont été absents 11 millions de jours en raison du stress et l’absentéisme coûte 3 milliards par an. 

 

Et pourtant la culture du travail favorise l’autonomie et l’équilibre de vie

 

Deux chiffres qui résument bien les différences culturelles entre la France et les Pays-Bas : 48% des salariés néerlandais travaillent à temps partiel ; avant la crise du Covid, déjà 14,1% des salariés travaillaient régulièrement en télétravail.  

La culture néerlandaise du travail est largement fondée sur la confiance et le partage des responsabilités. Les managers sont vus comme des collaborateurs comme les autres et chacun a le droit à la parole. 

Comme dans le reste de la société, la recherche du consensus prime. 

Une large part est donnée à la vie de famille : il est tout à fait admis de quitter le bureau à 17h30 pour partager le dîner en famille vers 18h30.  

Le présentéisme, ce comportement qui consiste à rester tard le soir ou à venir travailler en étant malade, est mal vu. Si un salarié doit faire des heures supplémentaires, c’est qu’il est mal organisé… Il doit signaler qu’il a besoin d’aide. 

Tout comme en France, les employeurs sont responsables de la santé de leurs employés : de la santé physique et mentale. De même, ils sont censés privilégier des solutions collectives plutôt que des solutions individuelles aux problèmes de santé au travail. 

En novembre 2021, le ministère des affaires sociales néerlandais a lancé une campagne (Hey, het is oké op de werkvloer) à destination des employeurs pour les encourager à prendre soin de la santé mentale de leurs employés afin de réduire l’absentéisme. L’idée est de normaliser les prises de parole autour de la santé mentale, sans avoir peur des répercussions.  

60% de l’ensemble des problèmes de santé en lien avec le travail sont dus à des problèmes de santé mentale. 27% des personnes avec un problème de santé mentale n’osent pas en parler à leur manager. 

Ces chiffres montrent à quel point l’organisation a un rôle à jouer dans le bien-être des salariés : si les personnes sentent qu’elles peuvent être elles-mêmes et authentiques dans leurs relations avec leur organisation, elles seront moins absentes et plus engagées dans leur travail. 

La santé mentale fait partie du prisme plus large de la diversité et de l’inclusion. Être soi-même concerne aussi les personnes issues de minorités. La sécurité psychologique qui permet d’être performant au travail est un des fondements du bien-être.  

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